La culture, pilier de la nation Mongo Be

La culture, pilier de la nation
Mongo Beti est un auteur classique, une de ses œuvres devra régulièrement figurer dans les programmes scolaires dans les cinquante années à venir. A défaut de débaptiser le lycée Joss et le lycée Leclerc, il faut ouvrir des établissements d’égale importance pour honorer Ferdinand Oyono et Francis Bebey, un peuple se construit-il autrement ?
Ce ne sont pas avec des pierres et du béton qu’un État se construit, mais avec sa mémoire et sa culture. Une personnalité qui n’aurait pas dans son fonds documentaire au moins deux mille livres dont la moitié au bas mot serait d’auteurs camerounais et africains, une telle personnalité ne vaudrait rien.
C’est en la pratiquant, fût-ce maladroitement, qu’un peuple fait vivre sa culture. Le mécénat des dignitaires du pays et des milieux d’affaires est incontournable dans ce mouvement de réhabilitation culturelle, la CRTV sera le bras séculier de cette révolution culturelle. Une CRTV pour le coup rajeunie, compétitive et attractive.
Pour rester concret, une Académie camerounaise des arts et lettres doit être créée, le concept importe davantage que le nom de l’institution qui peut être remplacé. Cette société savante attribuerait chaque année des récompenses dans tous les domaines du savoir et de la création.
Nos artistes doivent être honorés, nos cinéastes subventionnés, leur œuvre promue, leur image protégée. Aladji Touré, Manu Dibango, ou même le chanteur populaire Petit Pays, peuvent diriger un Conservatoire National des Arts, avec l’expertise de pointures internationales, nous ne citons les noms que pour souligner l’immensité du potentiel inexploité.
De plus, une bibliothèque nationale doit être ouverte dans chaque chef-lieu de région, dans un premier temps. Ces bibliothèques feront la part belle aux œuvres négro-africaines, elles devront commander toute œuvre produite par les artistes ou les éditeurs «officiels».
L’agrément lui-même devra être accordé sans formalités superfétatoires: le parrainage d’un artiste «officiel», un prix de l’académie devraient suffire à accéder au statut d’artiste de la nation. Les artistes devront participer au prestige de la nation, des musées et des librairies populaires devront être créées à côté de toutes les bibliothèques nationales.
On verra à réfléchir à la facilitation de la diffusion et de la distribution des œuvres artistiques et de la presse. En l’absence d’initiative privée, l’État doit s’en occuper et casser les monopoles en matière de distribution.
Nous n’avons rien contre la construction des routes, thème inoxydable des campagnes présidentielles camerounaises. Simplement, contrairement à ce que l’on nous a fait croire («là où la route passe, le développement suit»), il nous a été loisible de constater que, à Monatélé par exemple, le bitume est passé, le président Biya a suivi, mais le développement n’est jamais arrivé.

Eric Essono Tsimi http://ow.ly/bWkk30a3rnC

2 réflexions sur “La culture, pilier de la nation Mongo Be

  1. Gaétan Guetcheuchi dit :

    De bonnes propositions sont faites dans cet article. Reste à savoir qui le peut faire ou mettre sur pied ces reformes.

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    • Bien que l’on s’attendrait à ce que ce soit l’Etat qui prenne les mesures pour rendre cela effectif, je pense que les initiatives privées et de la société civile sont les seuls piliers véritable à partir desquels l’on peut espérer une dynamique de changement.

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